La grimace, Heinrich Böll

Les catholiques le rendent nerveux, parce qu'ils ne jouent pas le jeu. Les protestants le rendent malade avec l'étalage de leurs éternels problèmes de conscience. Les athées l'ennuient parce qu'ils ne parlent que du bon Dieu.
Qu'est-il donc, au juste, ce fils d'industriel rhénan révolté contre son milieu? « Je suis clown », dit Hans Schnier, à qui le nargue. Et c'est vrai, il l'est devenu, avec quelque succès. Pourtant il est une créature catholique dont il ne peut se passer. C'est Marie Derkum. Marie l'a suivi, mais pas pour longtemps. Elle n'a pas tardé à avoir la nostalgie de cet « air catholique » que l'on respire dans la bonne société. Cette société qui a permis le triomphe de la démocratie-chrétienne et perpétré le « miracle » économique allemand.
Le départ de Marie laisse Hans désemparé. Sa seule revanche contre le sort est dans le procès qu'il intente, une fois rentré dans sa ville natale, à tous les complices de la « trahison » de Marie. C'est faire, par contrecoup, le procès du « système ».